Je m’en souviens comme si c’était hier. Plus exactement le 12 janvier 2001, je suis partie avec mes parents et ma soeur te chercher de l’autre côté de Paris chez une dame qui, après t’avoir offert comme cadeau de Noël à ses enfants, s’est retrouvée dépassée par les événements. Par chance, j’avais écumé TOUTES les petites annonces sur internet et avais réussi à prendre contact avec cette dernière. Quand je suis entrée chez elle, tu m’as littéralement sauté dessus du haut de tes 3 mois et nous ne nous sommes plus jamais quittées.
Tu étais la reine des conneries, tu nous as ruiné l’appartement, mais tu étais encore jeune, en pleine éducation. Avec le temps, et un emménagement en maison avec jardin, tu t’es tout de suite sentie mieux. Tu étais aimante, très protectrice, gentille et le mot est faible. Malgré le fait que je sois partie pendant presque 2 ans de la maison pour mener ma vie à moi en parfaite petite égoïste que j’étais, toi tu veillais sur mes parents et ma petite soeur avec les autres animaux de la maison. Parce que oui, nous aimons les animaux, nous les assumons et nous leur offrons une vie que chaque animal mérite d’avoir.
Et quand en 2005 je suis rentrée chez moi après un accident qui a failli me coûter la vie, tu étais la première à sauter de joie, ma mère n’arrivait pas à te calmer mais ce n’était pas grave, je rigolais tellement de te voir bondir comme un kangourou. A partir de cet instant là, tu as dormi au pied de mon lit tous les soirs quasiment. L’instinct protecteur…
Jusqu’à ce 30 novembre 2015, où depuis plusieurs jours déjà, ton regard me disait de te laisser partir mais mon coeur lui voulait que tu restes. J’ai veillé sur toi une bonne partie de la nuit car il était prévu que le vétérinaire vienne pour une ultime visite, et je me suis endormie d’épuisement. Le silence m’a réveillé, car je ne t’entendais pas respirer. Je me suis alors penchée au bout de mon lit et je t’ai découvert là, sur le sol. Tu étais partie à bout de souffle certainement. Mes larmes n’ont jamais autant coulé ce jour-là.
Cette année sans toi, a été difficile pour moi. Pour nous. Certes il y a eu beaucoup de drames qui se sont passés depuis ton départ mais je doute que tu aurais pu les comprendre. Loin de moi l’idée de penser que tu étais idiote, absolument pas, bien au contraire. Tu étais bien plus humaine que tous ces gens qui ont perdu leur âme. Un être pur et fidèle, voilà qui tu étais. Je continue à parler de toi au présent, c’est certainement ma façon de continuer à te faire vivre à travers mes paroles.
Parfois, j’ai l’impression que tu me donnes un coup de tête le matin comme tu aimais faire en venant soulever le bras pour me dire « allez debout, j’ai envie de sortir moi » ! Mais non c’est ton copain de toujours, ce félin fêlé indomptable (qui ne m’empêche pas de l’aimer lui aussi) qui a pris le relais en me donnant des petits coups de pattes sur le nez le matin, et qui me griffe si « j’ose » déranger son altesse.
Puis il y a tous ces moments où je crois t’entendre marcher sur le carrelage, courir du salon à la cuisine et inversement. Sache que tu as laissé un grand vide Maya, de par ta taille mais surtout parce que tu étais un amour de chien et dans mon coeur tu restes irremplaçable.
Certaines personnes doivent se dire que j’exagère que ce n’était qu’un chien, qu’il y a pire dans le monde, que des enfants meurent tous les jours, qu’il y a des guerres hélas j’en suis bien consciente. Seulement, on a chacun nos soucis, nos joies, nos peines, et toi tu as été un de mes plus grands bonheurs pendant 14 ans.
Un peu comme l’amie que je n’ai jamais eue.
Sandrine M. Alys
Crédits : photo personnelle de Maya que j’ai prise, merci de ne pas l’utiliser.